Thailande musique-cinéma

 

Mon point de vue:

Les arts en Thaïlande ont des influences très variées dans lesquelles le présent se marie avec le passé, le contemporain avec le retro L'Oriant avec l'Occidant et ce mélange fait du bien, tout âge a sa place et tout le monde y trouve son compte. En ce qui me concerne, ici en Thaïlande je ne me sens jamais dépassée ou plus dans le coup, en regardant la télévision ou en écoutant de la musique, et même dans la vie de tous les jours je retrouve des influences de ma jeunesse et même de mon enfance et j’irai même plus loin, des traditions très anciennes viennent nous rassurer dans la vie de chaque jour.

***RAFFINEMENT, RUSTICITÉ. ÉLÉGANCE, DURETÉ. DOUCEUR, CRUAUTÉ. NAÏVETÉ, FUTURISME.*** 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

Les instruments de musique:

-Les vents:

  Les flutes, "khlui" ขลุ่ย

Le "wod" โหวด

Le "pi tjoum" ปี่จุม

Le "khène" แคน

Le "Pi" ปี่

Le "sang" สังข์

Le "chong-nong"จ้องหน่อง

Le "trè" แตร

-Les cordes:

Le "so-dawang

Le "pin" พิณ

Le "kim" ขิม

Le "kradjapi" กระจับปี่

Le "seugn" ซงึ

Le "djaké" จะเข้

Le "pin pia พิณเพียะ

-Les percussions:

Le "kong tapon" กลองตะโพน

Le "klong tad" กลองทัด

Le "ranad" ระนาด

Le "kong mong" โหม่ง

Le "krab" กรับ

Le "angkaloung" อังกะลุง

Le "ramana" รำมะนา

Le "kong wong " ฆ้องวง

Le "pong lang"โปงลาง

Le "kong Rao" ฆ้องราว

Le "tching" ฉิ่ง

Le "mahorateuk" มโหระทึก

Le "klong yao" กลองยาว

Le "kong mon" ฆ้องมอญ

Le "kong chai" ฆ้องชัย

Le "kong khou" ฆ้องคู่

Le "tchab" ฉาบ

La musique thaïlandaise a incorporé les influences des civilisations indienne et chinoise, partageant cet héritage avec les musiques vietnamienne, laotienne et cambodgienne ; celles-ci influençant à leur tour les cérémonies bouddhistes, les rituels animistes et les cérémonies brahmaniques.

Comme ses voisines du Sud-Est asiatique, la musique traditionnelle est une musique d'ensemble destinée soit à la cour, soit au culte, soit au divertissement. Les deux principaux styles de musique folklorique sont le louk thoung et le mor lam, qui est lié à la musique laotienne. Les minorités ethniques Laos, Hmong, Akha, Mien, Lisu, Karens et Lahu ont conservé leurs styles traditionnels de musique.

Bien que la Thaïlande ne fût jamais colonisée par les puissances occidentales, la musique pop et les autres formes de musique occidentales y sont devenues très influentes, mais les artistes chantent en Thai .

Musique traditionnelle

La musique thaïlandaise fait partie de la culture orale et n'a donc pas développé de système de notation. Les premières expressions sculpturales d'instruments remontent à la période Sukhothai (XIIIe siècle). La musique fut développée pour accompagner les drames dansés (khon ou lakorn) et le théâtre d'ombres (nang). La période classique de Bangkok, qui commença en 1782, peut être considérée comme l'apogée de cette évolution musicale.

La musique continua à se développer aux siècles suivants, malgré certaines oppressions de souverains tel Rama Ier et la chute d'Ayutthaya,(destruction de sa collection d'art) en 1767. De cette destruction résulte la quasi-impossibilité de reconstituer l'histoire de la musique thaïlandaise avant la période de Bangkok.

Les rois et des membres de la famille royale ont toujours soutenu les arts et ont composé de nombreuses œuvres. Avec l'avènement de la monarchie constitutionnelle en 1932, les palais n'ont plus pu soutenir financièrement les musiciens et beaucoup de groupes furent transférés sous le patronage du ministère des Beaux-Arts, qui aujourd'hui est officiellement responsable de la préservation des arts de cour et de l'enseignement.

La musique traditionnelle est hétérophonique, disharmonique, mélodique, ou linéaire, dans sa structure horizontale faite d'une mélodie principale jouée simultanément avec ses propres variantes.

Rythmiquement parlant, la musique thaïlandaise est constante dans le tempo, régulière dans les pulsations, sans swing, avec peu de syncopes, et avec emphase sur le dernier temps d'une mesure ou d'un groupe de pulsations ou de phrases, opposé en cela au premier temps dans le cas de la musique influencée par l’Occident. La gamme thaïlandaise comporte sept notes égales, au lieu d'un ensemble de tons et demi-tons.

L'ensemble piphat

Il comprend des instruments à vent, un pi ou un khlui et des percussions rythmiques et mélodiques : de un à quatre xylophones ranat (ranat ek et ranat thum, aux lamelles de bois, ranat ek lek et ranat thum lek aux lamelles de métal), un ou deux gongs métalliques (cercles de gongs métalliques), de cymbales ching et du grand tambour taphon. Le nom de l'ensemble varie en fonction de l'instrumentation, ainsi le wong piphat kreung ku, etc. La voix est importante et elle alterne avec les passages instrumentaux. La musique est monotone, sonore, sans accent et répétitive, en mètre double. Chaque instrumentiste ornemente à sa guise les mélodies jouées.

Il accompagne les drames dansés (lakhon) et le théâtre de marionnettes (nang), le théâtre en rond (liké), la danse classique, les danses masquées (khon) et les cérémonies en extérieur (processions et fêtes de temple).

Le chant sepha piphat est une grande épopée jouée à l'origine sur des bâtons krap sepha et datant du XVIIIe siècle.

La suite funéraire bouddhiste nang hong est aussi jouée par cet ensemble sous la guidance du hautbois.

L'ensemble mahori

Il mélange les cordes avec des instruments de percussion mélodiques. Le son est assez doux et plus séduisant que le piphat. Il est composé de la flûte khlui, des cymbales ching, d'un cercle de gongs khong wong, des tambours thon et ramana, du xylophone renat ek, du luth grajabpi, des vièles saw sam sai et saw u, et de la cithare jakhe, bien que les associations d'instruments puissent changer. Cet ensemble accompagne principalement les chants sepha mahori, les danses et les drames. Le jeu en solo alterne avec le jeu d'ensemble.

L'ensemble khruang sai

Appelé aussi kreung sai ou krung sai et bien que conservant le même type d'instrumentation, l'accent est mis sur les cordes et il est plus doux encore. C'est un ensemble à cordes très ancien. Il se compose en général de deux vièles bicordes (saw duang et saw u), d'une cithare à 3 cordes (jakhe), d'une flûte khlui (qui n'est pas toujours présente), et de percussions rythmiques (tambour klawng khaek et cymbales). Les parties chantée et instrumentale alternent. Cet ensemble, proche des ensembles khmer et lao, est utilisé pour des musiques de divertissement et est populaire pour les mariages et autres célébrations du fait de ces thèmes amoureux.

Musique folklorique

Appelée pleng phua bahn, la musique folklorique forme une mosaïque de styles et de langues (61) : par exemple, les danses du Nouvel an des tribus des montagnes du Nord, les joutes chantantes des mor lam glawn, les vocalises musulmanes de likay wolou dans le Sud, le très ancien bong lang du Nord-Est (très dansant) et la musique vocale mae tae des Pwo Karen du Nord (très poétique mais encore liée aux activités humaines).

L'ensemble won pong lang

C'est un ensemble musical de l’Isan construit autour du xylophone pong lang, avec un orgue à bouche khène, un luth et des percussions. Il est utilisé à toutes fins.

Mor lam

Le mor lam ou mo lam est la musique folk du Nord-Est (l’Isan), qui a une population d'origine majoritairement lao. Le mor lam a beaucoup en commun avec le luk thung, comme par exemple son intérêt pour la vie des pauvres des régions rurales. Il se caractérise par la rapidité de ses vocalises rythmiques. Le chanteur, aussi appelé un mor lam, est souvent accompagné par un joueur de khêne, le mor khen.

Il y a environ quinze variations régionales de mor lam, plus des versions modernes électrifiées comme le mor lam sing. Certains esprits conservateurs ont critiqué ces dernières, les accusant de commercialiser la culture traditionnelle.

Kantrum

La population Isan est aussi connue pour chanter un peu le kantrum, mais bien moins que le mor lam. Le kantrum est joué par les Cambodgiens habitant près de la frontière. C'est une musique de danse très rapide et traditionnelle. Dans sa forme la plus pure, cho kantrum, les chanteurs, percussions et vielles traditionnels, dominent le morceau.

Une forme plus moderne utilisant les instruments électroniques se développa dans le milieu des années 1980. Un peu plus tard dans cette décennie, Darkie devint la première vedette du genre, avant de rejoindre le marché commercial à la fin des années 1990.

Luk thung

Le luk thung, ou musique country thaïlandaise sous forme d'un chant très ornementé, se développa dans les années 1920 afin de témoigner des épreuves et des tribulations des Thaïlandais de la campagne. Ponsri Woranut et Suraphon Sombatjalern furent les premières vedettes du genre, incorporant des influences latines américaines, asiatiques (malaise), et plus spécialement celle des musiques de films américains et de la musique country ; parfois il se mélange au mo lam. Beaucoup des artistes les plus réputés viennent de la ville de Suphanburi (plaine centrale du pays), comme la star Pumpuang Duangjan, pionnière du luk thung électronique. La première radio spécialisée dans le luk thung fut créée en 1997.

Saw

Le saw est une musique régionale du nord jouée sur un ensemble nommé saw aussi et comprenant trois clarinettes en bambou (pi saw), une vièle saw law et un luth qui accompagnent un chanteur de ballades épiques improvisées. C'est aussi un genre de musique courtoise si deux chanteurs y participent (un homme et une femme), ou encore une musique rituelle pour les divinités locales.

Muay thaî

Les matches de boxe muay thaï sont accompagnés d'un petit orchestre composé d'un hautbois, d'un tambour et d'une cymbale.

Pop et Rock

Aux alentours des années 1930, la musique classique européenne, le jazz et le tango étaient populaires. Puis, le jazz agrandit son influence jusqu'à dominer la musique populaire, et Khru Eua Sunthornsananmis mit sur pied le premier groupe de jazz thaïlandais. La musique qu'il créa avec l'aide du groupe Suntharaporn et qui s'appela pleng Thai sakorn constitue un mélange de mélodies thaïlandaises et de musique classique occidentale. Cette musique continua d'évoluer en luk grung, une musique romantique à la mode dans les classes aisées. Le roi Bhumibol Adulyadej est un musicien et compositeur de jazz accompli.

Dans les années 1960, le rock occidental était répandu et les artistes thaïlandais commencèrent à imiter des groupes comme Cliff Richard & the Shadows ; cette musique s'appela wong shadow, et évolua rapidement en une forme de pop thaïlandaise appelée la musique string. La décennie suivante vit Rewat Buddhinan commencer à utiliser la langue thaïe dans le rock. Les années 70 virent aussi l'émergence des chansons engagées appelées pleng phua cheewit (chansons de la vie) et du rock thaïlandais.

Le précurseur des groupes de pleng phua cheewit s'appelait Caravan, et se distingua par son engagement dans le mouvement pour la démocratie. En 1976, la police et les activistes de droite attaquèrent les étudiants de l'université Thammasat. Caravan, ainsi que d'autres groupes et activistes, s'enfuirent dans les montagnes, continuant à jouer sa musique pour les fermiers, et composant son morceau le plus connu, "Khon Gap Kwaii"

Dans les années 1980, pleng pua cheewit revint d'actualité grâce aux amnisties accordées aux dissidents. Des groupes comme Carabao devinrent numéro un des ventes et incorporèrent d'acerbes critiques sociales dans leurs paroles. Depuis les années 1990, pleng phua cheewit a vu son audience diminuer, bien que des artistes tel Pongsit Kamphee continuent à bien vendre.

La musique string (la pop thaïlandaise) a pris les commandes du marché de la musique dans les années 1990, et les vedettes bubblegum pop comme Tata Young, Bird McIntyre et Asanee & Wasan sont devenues numéro un des ventes. En même temps, des artistes influencés par la musique pop anglaise comme Modern Dog devinrent populaires à la fin de cette décennie. En 2006, les groupes de rock thaïlandais en première ligne sont Big Ass, Bodyslam et Silly Fools.

LE CINEMA THAILANDAIS                                                                                                                           

L'histoire du cinéma thaïlandais commence avec les prémisses du cinéma, quand la visite à Berne du Roi Chulalongkorn, est immortalisée sur pellicule par Francois-Henri Lavancy-Clarke en 1897. Le film a ensuite été emporté à Bangkok, pour y être projeté, soulevant l'intérêt de la famille royale, mais aussi d'entrepreneurs locaux qui décident rapidement d'importer du matériel cinématographique. Ce sont d'abord des projections de films étrangers, puis dès les années 1920, une industrie locale se développe. Dans les années 1930, on peut parler d'un premier âge d'or du cinéma thaïlandais, avec l'existence d'un certain nombre de studios de production. Après la Seconde Guerre mondiale, des centaines de films sont produits en 16 mm, principalement des films d'action. La forte concurrence des films hollywoodiens réduit considérablement la production locale dans les années 1980. Mais depuis les années 1990, on peut parler d'une "nouvelle vague" thaïlandaise, avec l'apparition de réalisateurs tels que Nonzee Nimibutr, Pen-ek Ratanaruang ou Apichatpong Weerasethakul, mondialement célébrés dans les festivals, ou de stars du cinéma d'action comme Tony Jaa.

Premiers films thaïlandais

Quand les premiers films ont été projetés en Thaïlande, on les a appelés nang farang ( farang : étranger), d'après le théâtre nang (théâtre de marionnettes traditionnel). « Aller au cinéma », dans le langage populaire se dit encore paï dou nang (aller regarder le nang).

Le premier film thaïlandais a été produit en 1922 par la Société Royale des Chemins de Fer thaïlandais. Intitulé Sam Poi Luang: Grande Célébration dans le Nord, le documentaire rencontre un grand succès. Son objectif est de vanter les charmes du voyage en train grâce à ce nouveau moyen de communication qu'est le cinéma.

1922 voit aussi une co-production entre Hollywood et la Société Royale des Chemins de Fer thaïlandais : Nang Sao Suwan, ou Miss Suwanna de Siam, réalisé par Henry MacRae. La première a lieu le 22 juin 1923 à Bangkok au Phathanakorn Cinematograph. Malheureusement, le film est perdu.

Le premier film de fiction est Chok Sorng Chan (Doublement chanceux), produit par Wasuwat brothers' Bangkok Film Company en 1927 et réalisé par Manit Wasuwat (มานิต วสุวัต). La même année, une autre société de productions, Tai Phapphayon Thai Company, sort Mai Khit Loei (Inattendu). 17 films sont réalisés entre 1927 et 1932, mais seuls quelques fragments ont survécu : une minute de poursuite en voiture de Chok Sorng Chan ou encore une séquence de boxe de Khrai Di Khrai Dai (Seuls les braves).

Hollywood réalise également des films au Siam pendant cette période, comme le documentaire Chang, de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, à propos d'un pauvre fermier qui essaye de survivre dans la jungle. Robert Kerr, qui a travaillé comme assistant d'Henry MacRae sur Miss Suwanna retourne au Siam en 1928 pour y réaliser son propre film : La Rose blanche (The White Rose). Il est montré à Bangkok en septembre 1928.

L'âge d'or

En 1928, les premiers films parlants sont importés, concurrençant sévèrement les films thaïs encore muets. Comme dans la tradition benshi au Japon, les cinémas employaient des animateurs qui introduisaient les films, ainsi que des orchestres traditionnels thaïlandais qui étaient pour une grande part dans le succès des films. Mais en quelques années, les films parlants prennent le dessus.

Le premier film parlant thaïlandais est Long Thang (Gone Astray), produit par les frères Wasuwat, lancé le 1er avril 1932. Considéré comme un film idéologique, en pleine période de réformes politiques, le film est un succès et mène à la création de Sri Krung Talkie Film Company à Bang Kapi.

La société produit 3 à 4 films par an, et sort en 1933 le premier film thaïlandais en couleurs : Grandpa Som's Treasure (Pu Som Fao Sap).

C'est cette période (jusqu'en 1942) qui est considérée comme l'âge d'or du cinéma thaïlandais.

À l'approche de la Seconde guerre mondiale, le pays vit sous le joug du dictateur Plaek Pibulsonggram, et les sociétés de production sont sommées de produire des films de propagande pour exalter le nationalisme.

L'opposition parvient néanmoins à faire passer ses idées au cinéma, lorsque l'homme politique Pridi Phanomyong produit King of the White Elephant, en 1940. Le film est tourné entièrement en anglais pour essayer de toucher le plus large public et dénoncer la dérive militariste du pays. Le film raconte l'histoire d'un roi du Siam qui ne se résout à partir en guerre qu'après avoir été attaqué.

Doublage

L'avènement du parlant soulève un autre problème : comme les films sont souvent importés, il faut les traduire. Dans les premiers temps, c'est un acteur installé au fond du cinéma avec un micro qui fait la traduction simultanée des dialogues en Thaï. Le premier comédien de doublage thaïlandais connu est Sin Sibunruang, ou "Tit Khiaw", qui travaillait pour Siam Film Company. Tit Khiaw et d'autres doubleurs sont devenus eux-mêmes de véritables stars. Ils interprétaient tous les rôles, homme ou femme, aussi bien que les effets sonores : bruits de voitures, cris d'animaux ou coups de pistolet. Par ailleurs, certaines sociétés de production ont préféré pendant un temps continuer à produire des films muets (par souci d'économie) et laisser l'interprétation sonore à des comédiens de doublage. Ce qui attirait également le public lorsque le comédien était célèbre. Cette pratique a continué jusque récemment, pour des projections en plein air ou dans des zones rurales. On peut voir des exemples de ce travail dans certains films contemporains comme Monrak Transistor (2000) ou Bangkok Loco (2004).

Du 16 mm au 35 mm

Pour les mêmes raisons d'économie, l'industrie du cinéma thaïlandais a continué à utiliser majoritairement le 16 mm, plus facile à trouver et à utiliser, pendant de longues années.

C'est Rattana Pestonji qui tourne le premier en 35 mm et lance un mouvement pour améliorer les qualités artistiques et techniques des films thaïlandais. La plupart de ses films sont considérés aujourd'hui comme des chefs-d'œuvres, au rang desquels Santi-Weena, premier film thaïlandais à être sélectionné en compétition dans un festival étranger en 1955 (Southeast Asian Film Festival à Tokyo), ou bien Black Silk en 1961, premier film thaïlandais en compétition au Festival de Berlin.

Bien qu'il ait réalisé peu de films, Rattana a œuvré sans relâche à l'élévation des standards et à la promotion internationale du cinéma thaïlandais. Il est mort en 1970, alors qu'il tentait de créer un Centre National du Cinéma.

Les années 70 et 80

Suite à la mise en place d'une lourde taxe sur les films importés en 1977, la production de films explose à la fin des années 1970. En représailles, Hollywood décrète un boycott sur la Thaïlande. Pour la seule année 1978, la Thaïlande produit 150 films. Beaucoup d'entre eux sont de piètre qualité, des séries B baptisées par les critiques "nam nao" ou "eau croupie".

Mais des films sociaux et engagés sont également produits; on peut citer le Prince Chatrichalerm Yukol, membre de la famille royale éduqué aux États-Unis, qui réalise notamment Khao Chue Karn (Dr. Karn), film qui s'attaque à la corruption au sein du service militaire et a manqué d'être censuré par le régime militaire de Thanom Kittikachorn. Chatrichalerm a également réalisé Hotel Angel (Thep Thida Rong Raem), un film qui évoque le destin d'une jeune femme piégée par la prostitution. Il a réalisé des dizaines de films à vocation sociale jusque dans les années 90, et une super-production historique, Suriyothai en 2001.

Un autre cinéaste notable de cette époque est Vichit Kounavudhi, maître du film d'action, mais aussi de films engagés comme Première Épouse (First Wife), qui aborde le sujet des "mia noi" (seconde épouse). Vichit a aussi réalisé Her Name is Boonrawd (1985), sur la prostitution organisée autour d'une base militaire américaine pendant la guerre du Vietnam. Ses films les plus connus sont deux docu-fictions, Khon Phukao (Mountain People / Les Gens de la montagne), l'aventure d'un jeune couple de montagnards, et Look Isan (Son of the Northeast / Fils du Nord-Est), qui retrace la vie d'une famille d'agriculteurs à Isan dans les années 1930.

En 1985, Yuttana Mukdanasit réalise Pee Seua lae Dawkmai (Butterfly and Flower / Papillon et fleur), film qui traite de la dureté de la vie à la frontière sud. Le film a non seulement servi de révélateur des difficultés rurales dans la société thaïe, mais a également fait date en ce qu'il évoque une relation Bouddhiste-Musulman. Il a remporté le titre de Meilleur Film au Hawaii International Film Festival.

La nouvelle vague thaïlandaise

Après 1981, Hollywood recommence à envoyer des films en Thaïlande. La télévision, comme partout dans le monde, devient une culture de masse. Ces circonstances provoquent une mise en sommeil de l'industrie cinématographique et une chute sévère du nombre de films produits (une dizaine par an au milieu des années 1990).

En 1997, en pleine crise économique asiatique, trois réalisateurs de publicité, Nonzee Nimibutr, Pen-ek Ratanaruang et Wisit Sasanatieng partagent l'idée qu'il faut améliorer la qualité artistique des films pour attirer à la fois les investisseurs et le public.

Ils mettent en pratique leurs idées immédiatement, en réalisant Dang Bireley and the Young Gangsters (2499 Antapan Krong Muang) pour Nonzee et Fun Bar Karaoke pour Pen-Ek, deux films policiers, succès publics en Thaïlande et succès d'estime dans les festivals internationaux en 1997.

Nonzee réalise ensuite en 1999 un film de fantômes, Nang Nak, qui dépasse le succès du précédent en amassant 149.6 millions de bahts - le plus gros box-office jamais vu en son temps.

Wisit, qui a écrit les scénarios de Dang Bireley's de Nang Nak, réalise Les Larmes du tigre noir, un western stylisé, hommage aux films d'action thaïlandais des années 1960 et 70. C'est le premier film thaïlandais à être présenté au Festival de Cannes.

On peut aussi évoquer les frères Oxyde et Danny Pang de Hong Kong, venus en Thaïlande pour y réaliser des films de genre tels que Bangkok Dangerous ou The Eye.

L'avant-garde thaïlandaise

À la suite de cette nouvelle vague "commerciale", se développe une production de films indépendants, courts-métrages et films expérimentaux.

Le chef de file de ce mouvement est Apichatpong Weerasethakul, dont le film Blissfully Yours a remporté le prix Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2002. Comprenant une scène sexuellement chargée entre un Birman et une Thaïlandaise, le film n'a été que très peu diffusé au cinéma en Thaïlande et le DVD n'a pu y être distribué qu'amputé de cette scène. Le film suivant d'Apichatpong, Tropical Malady, qui relate un amour homosexuel entre un soldat et un jeune homme de la campagne a remporté le prix du jury au Festival de Cannes mais n'a connu également qu'une distribution timide en Thaïlande.

Parmi les autres réalisateurs indépendants, on peut citer Pramote Sangsorn, Thunska Pansittivorakul et Sompot Chidgasornpongse.

Censure

Le code de censure promulgué en 1930 s'applique encore aujourd'hui; et aucune sortie de film, VCD ou DVD ne peut se faire sans le visionnage préalable et l'accord du comité de censure.

Le premier comité de censure était mixte et ses membres issus de l'aristocratie, la police ou des corps d'état. L'autorisation était matérialisée par un tampon imprimé sur chaque bobine de film et sur tout le matériel promotionnel (affiches, photos).

La police a gardé la responsabilité des visionnages jusqu'en septembre 2005, date à laquelle cette fonction a été transférée au Ministère de la culture. Le système de tampon fonctionne encore aujourd'hui, et chaque VCD et DVD doit en porter la marque pour prouver qu'il a passé la censure.

Sont encore prohibées à la télévision les scènes de sexe, de nudité, la présence d'alcool, de cigarettes ou de pistolets. En vidéo, pour simplifier le problème, ces scènes sont fréquemment floutées. Certains films récents se sont même moqués de cette pratique, tels Jaew ou M.A.I.D..

Les DVD importés, eux, ne sont généralement pas altérés par la censure, même si le Ministère de la culture décourage fortement leur distribution. Depuis que le Ministère est en charge de la censure, une quarantaine de films ont été interdits, même si la liste n'est pas rendue publique

Action

 
Avant-première de L'Honneur du dragon avec les réalisateurs Panna Rittikrai et Prachya Pinkaew, le producteur Somsak Techaratanaprasert et l'acteur Tony Jaa

Le film d'action est le genre roi en Thaïlande. Dans les années 1960 et 70, quand Mitr Chaibancha et Sombat Metanee trônaient au box-office, des centaines de films d'action ont été tournés.

Plus récemment, les films d'arts martiaux avec Tony Jaa, Ong-Bak et L'Honneur du dragon (Tom-Yum-Goong), ont fait accéder le cinéma d'action thaïlandais à une renommée internationale. Born to Fight (Kerd ma lui), chorégraphié par Panna Rittikrai, qui a œuvré pendant des années dans des films à petit budget directement produits pour la vidéo, est de la même veine.

La culture des cascadeurs de série B thaïlandais a été célébrée en 2005 dans le documentaire Crying Tigers, de Santi Taepanich.

La comédie d'action est également un genre très populaire, avec par exemple Killer Tattoo de Yuthlert Sippapak, en 2001, avec Petchtai Wongkamlao et Thep Po-Ngam dans le rôle de tueurs à gages maladroits.

Animation

L'histoire du cinéma d'animation thaïlandais commence après la Seconde Guerre mondiale, quand le gouvernement commande à l'artiste Sanae Klaikluen des courts-métrages pédagogiques recommandant le port du chapeau et des bottes aux fermiers thaïlandais.

Le travail de Sanae influencera Payut Ngaokrachang, qui réalise Haed Mahasajan en 1955, un court-métrage dont le personnage principal est un policier qui fait la circulation. C'est Payut qui réalisera en 1979 le seul long-métrage d'animation sur celluloïd : Les Aventures de Sudsakorn.

Mais le coût des films d'animation traditionnels étant trop élevé (à cause de la quantité de personnel nécessaire), l'industrie les délaisse. Plus récemment, avec le développement informatique, la Thaïlande essaye de devenir une plaque tournante pour l'animation en 3D. Aujourd'hui, de nombreuses séries télévisées, des publicités et des jeux vidéo y sont fabriqués.

En 2006, la Thaïlande a sorti son premier long-métrage d'animation en images de synthèse : Khan Kluay, qui raconte l'histoire de l'éléphant de guerre du Roi Naresuan. Il est réalisé par Kompin Kemgunerd, qui a notamment travaillé sur des films produits par Disney comme Atlantis ou Tarzan et Blue Sky Studios, comme L'Âge de glace. Même si le processus est entièrement informatisé, Kompin a dû faire face aux mêmes difficultés à trouver du personnel qualifié que Payut.

Comédies

Quel que soit leur genre - action, horreur ou romance - la plupart des films thaïlandais intègrent des éléments de comédie.

Une comédie classique des années 1960 est Ngern Ngern Ngern (Money, Money, Money / Argent, argent, argent). Le comédien Lor Tork y interprète un prêteur sur gages dont le fils tombe amoureux de la fille de son débiteur.

En 2005, la comédie The Holy Man (Luang phii theng / L'Homme saint) avec Pongsak Pongsuwan dans le rôle d'un voyou qui se fait passer pour un moine bouddhiste a été l'un des plus gros succès au box-office thaïlandais.

Films policiers

La plupart des films de Pen-ek Ratanaruang sont des films policiers, depuis son premier film Fun Bar Karaoke en 1997, jusqu'à Vagues invisibles en 2006.

Un autre film policier connu est Keunbab prompiram (Macabre Case of Prom Pirom / Le Cas macabre de Prom Pirom) de Manop Udomdej, qui a créé la controverse puisqu'il s'inspire de faits réels : le viol d'une jeune femme dans un village à la campagne en 1977. Le film a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, tels que le New York Asian Film Festival.

S'inspirant également de faits réels, Zee-Oui (2004) retrace les aventures d'un serial-killer cannibale à Bangkok en 1946.

Films & homosexualité

Les katoey (transsexuels/travestis) et les homosexuels sont souvent cantonnés à des personnages comiques ou de méchants dans la plupart des films. Cependant, quelques films en ont fait des héros à part entière.

L'un des premiers est Satreelex, the Iron Ladies, de Youngyooth Thongkonthun en 2000. Le film est inspiré de l'histoire vraie d'une équipe de volley-ball constituée d'homosexuels, travestis et transsexuels qui remporta le championnat national en 1996. il a connu un grand succès en Thaïlande est une certaine reconnaissance à l'international. À tel point qu'une suite a été réalisée en 2003 : Satree Lek 2.

En 2002, Saving Private Tootsie, raconte l'histoire de kathoey perdus dans la jungle après un accident d'avion. Un bataillon de l'armée thaïe, dirigé par un sergent homophobe (Sorapong Chatree) est chargé de les sauver.

La vie du champion de Muay Thai transsexuel, Parinya Kiatbusaba (ou Nong Tum), a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2003 : Beautiful Boxer, de Ekachai Uekrongtham. Contrairement à Satreelex, the Iron Ladies, le film aborde le sujet d'une manière sérieuse.

En 2003 toujours, le film Tropical Malady, d'Apichatpong Weerasethakul raconte l'histoire d'amour entre un soldat thaïlandais et un jeune homme de la campagne. Le film s'inspire d'une légende traditionnelle où l'esprit d'un tigre shaman, poursuit un soldat dans la jungle. Le film a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes.

Apichatpong a également co-réalisé The Adventure of Iron Pussy, avec l'artiste Michael Shaowanasai, un film numérique à petit budget dont le héros est un travesti agent secret. Le film est une comédie musicale, hommage et parodie des films des années 1960, dont le héros est fortement inspiré des rôles de Petchara Chaowarat.

En 2005, le film Rainbow Boys, consacré à une relation homosexuelle contemporaine, n'a été que peu distribué. Enfin, en 2006 The Last Song, remake d'un film de 1985, raconte la vie d'un transsexuel danseur de cabaret qui lutte pour trouver l'amour et la reconnaissance.

Films historiques

Le film historique est aussi un incontournable du cinéma thaïlandais : l'une des plus grosses productions est Suriyothai de Chatrichalerm Yukol en 2003. On peut citer également King Naresuan (2006), qui évoque le règne de Naresuan au XVIe siècle.

Tanit Jitnukul a réalisé plusieurs films historiques, tels Bang Rajan, Sema: Warrior of Ayutthaya ou Kun Pan: Legend of the Warlord.

Concernant l'histoire plus contemporaine, The Overture raconte la vie d'un musicien de palace des années 1800 à 1940, et The Tin Mine, évoque la vie dans une mine en Thaïlande du sud dans les années 1950.

Films d'horreur

En 1999, Nang Nak, une histoire de fantômes usée jusqu'à la corde, déjà racontée dans maints et maints films thaïlandais, de Nonzee Nimibutr a relancé une vague de films d'horreur et de suspense. Il a été suivi par The Eye, des frères Pang, la compilation pan-asiatique de Nonzee Trois Histoires de l'au-delà (Three), Bangkok Haunted, réalisé par Pisuth Praesaeng-Iam et Oxide Pang et l'énorme succès au box-office en 2004 de Banjong Pisonthanakun et Parkpoom Wongpoom, Shutter. Comme slasher movies, on peut citer Art of the Devil et sa suite en 2005, ou bien Scared et Narok (Hell / Enfer), également sortis en 2005.

Les films d'horreur ont généré comme ailleurs leur pendant comique comme les films de Yuthlert Sippapak, Buppah Rahtree (sélectionné au Toronto International Film Festival) et sa suite, ou Krasue Valentine. Il existe également un film de zombis, Sars Wars, sorti en 2004.

Comédies musicales

Le plus gros succès du genre reste Mon Rak Lookthung (Magical Love in the Countryside), avec Mitr Chaibancha et Petchara Chaowarat qui a monopolisé les salles de cinéma pendant 6 mois en 1970.

S'en est suivie une vague de comédies musicales luk thung, célébrant les beautés de la vie rurale à Isan. Un autre exemple est Ai Tui (Mr. Tui), de Dokdin Kanyamarn en 1971, avec Sombat Metanee et Petchara.

En 2001, deux films ont à nouveau remis le luk thung à l'honneur : Monpleng Luk Thung FM (Hoedown Showdown) et Monrak Transistor de Pen-ek Ratanaruang, qui rendait hommage à la musique de Suraphol Sombatcharoen. En 2005, Petchtai Wongkamlao a écrit, réalisé et interprété Yam Yasothon, un hommage aux comédies musicales des années 1970, gros succès au box-office thaïlandais.

Comédies sentimentales

Les comédies sentimentales à tendance lacrimale sont souvent de grands succès d'audience. Historiquement, Plae Chow (The Old Scar / La Vieille Cicatrice) de Cherd Songsri en 1970, reste le grand classique de l'amour maudit et a été l'un des premiers films thaïlandais à connaître un succès international.

Plus récemment, les cinémas ont dû distribuer des mouchoirs en papier aux projections de The Letter: Jod Mai Rak.

En 2003, Fan Chan, film collectif de 6 réalisateurs, s'est attaqué aux amours adolescentes. L'un des six, Komgrit Treewimol, a poursuivi dans cette veine avec Dear Dakanda, l'un des succès de 2005.

Teen movies

Les "films pour adolescents" sont devenus un genre à part entière dès les années 1970, avec Wai Ounlawon de Piak Poster, qui raconte l'amour d'un jeune homme pour une adolescente, évidemment contrecarré par le père intraitable de la jeune fille. 30 ans plus tard, les deux acteurs ont repris leur rôle (ils sont devenus parents) dans une suite réalisée en 2005 : Wai Ounlawon 4 (Oops… There's Dad / Oups, voilà Papa).

La bande-son joue un rôle important dans ces films, à la fois dans la réalisation où elle tient une part importante, et dans le marketing des films puisque les bandes originales sont également devenues des best-sellers.

Courts-métrages

Au sein du mouvement indépendant, de nombreux courts-métrages sont produits, et présentés dans les festivals, tels que le Thai Short Film and Video Festival de la Thai Film Foundation, ou le Fat Film Festival de Fat Radio. On peut les voir également au Bangkok International Film Festival et au World Film Festival of Bangkok.

Festivals et récompenses

Festivals

  • Bangkok Film Festival
  • Bangkok International Film Festival - Existe depuis 2003, remise du Golden Kinaree
  • World Film Festival of Bangkok - Depuis 2003 également.

Récompenses

  • Thailand National Film Awards - Organisé par la Federation of National Film Associations of Thailand, remise des Subhanahongsa Awards.
  • Bangkok Critics Assembly - Prix de la critique, remis par un jury d'une vingtaine de membres.

 

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La documentation vient de Wikipédia. Wikipédia Le projet d’encyclopédie libre que vous pouvez améliorer

licence Creative Commons paternité partage à l’identique

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------